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Projection de film : Anote`s Arc
Événement - Projection de film - Tomoki Loeillot
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Projection de film : Anote`s Ark
Personne aurait cru qu’un jour, un récit semblable à l’arche de Noé serait réalité. Pourtant au centre de l’Océan Pacifique, une nation entière est sur le point d’être engloutie.
Le jeudi 13 décembre s’est projeté au Forum Rolex Learning Center le film “Anote’s Ark”, nommé meilleur documentaire 2018 du Sundance Festival. Matthieu Rytz, directeur et réalisateur du film, était présent à la projection. L’événement a été organisé par la Fondation Internationale du Film de l’Énergie de Lausanne (FIFEL) en collaboration avec Ingénieurs du Monde. Après le visionnage, s’est succédé un débat sur les enjeux énergétiques dans le contexte du changement climatique entre 5 intervenants: Daniel Favrat, ancien directeur du centre de l’énergie de l’EPFL, Matthieu Rytz réalisateur du film, René Longet, président de la Fédération Genevoise de la Coopération (FGC) et Sinda Msadaa, étudiante en deuxième année en Science et Ingénierie de l’Environnement.
Le documentaire, auquel Matthieu Rytz a consacré 5 ans de sa vie, nous dévoile la lutte des habitants de Kiribati face à l’éventuelle disparition totale de leur nation. La montée du niveau de la mer, une conséquence parfois sous-estimée du réchauffement climatique, est une réelle menace pour ces petites îles.
La république des Kiribati est un pays rassemblant 32 atolls, à cheval sur l’équateur, au coeur de l’Océan Pacifique. Le documentaire nous transmet la beauté des îles et la richesse de la culture de ce peuple. Décolonisé des anglais en 1979, le mélange de spiritualité autochtone et chrétienne est fascinante. Le contexte climatique de la région est habituellement calme mais ces dernières années, les habitants des Kiribati font face à des typhons et des inondations de plus en plus violents.
Les habitations sont souvent fragiles, et les moyens d’adaptation aux changements climatiques sont très pauvres. La construction d’une digue en sac de sables empilés par un groupe d’adolescent en témoigne.
Le documentaire permet une compression globale des enjeux car il se focalise tant sur le front international que sur le front local. D’une part, il dévoile le combat du président des Kiribati, Anote Tong, sur la scène mondiale. Le président, un homme charismatique, est très engagé dans la protection de son pays. Il part par exemple en antarctique pour constater de ses propres yeux la fonte des glaces. Il essaye de faire entendre son pays dans différents sommets internationaux tel que la COP21. Cependant les discussions sont difficiles et les solutions qui en découlent sont insatisfaisantes. En effet un territoire sur les îles Fidji a été acheté par le gouvernement des Kiribati pour permettre l’évacuation de la population. Mais personne n’a envie de quitter sa terre natale pour déménager sur un territoire où son pays n’est même pas souverain, déclare Anote Tong.
Conscient qu’il est trop tard pour renverser le dérèglement climatique, la priorité pour lui est de sauver la population. C’est pourquoi il est prêt à se lancer dans des projets pharaoniques tel que l’élaboration d’iles flottantes grâce aux nouvelles technologies.
D’autre part, le documentaire montre le choix difficile que doivent faire les habitants des Kiribati. En effet, certaines familles sont obligées de quitter leur terre natale pour aller s’installer à l’étranger. Matthieu Rytz nous raconte l’histoire d’une jeune femme souriante, Tiemeri Tiare, mère de 6 enfants. Elle part travailler dans la collecte de fruits en Nouvelle Zélande pour permettre à sa famille de s’y installer. Son histoire témoigne de la difficulté de quitter sa terre natale et de s’adapter à une nouvelle culture.
Les scientifiques prévoient que les Kiribati seront effacés de la carte d’ici la fin du siècle. Ce n’est pas simplement un territoire sublime qui sera perdu mais également une culture riche de 2000 ans qui sera perdu. Bien qu’aujourd’hui les Kiribati soient les premiers à être gravement touchés par la hausse du niveau de l’océan, le destin de la Terre sera le même que le leur si nous restons les bras croisés. Au travers de magnifiques images et de personnages touchants, Matthieu Rytz nous rappelle l’importance et la nécessité d’agir immédiatement.
Tomoki Loeillot, rédacteur
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Événement
The True Cost, Andrew Morgan – Todor Manev
Événement - The True Cost - Todor Manev
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The True Cost, Andrew Morgan
18 novembre 2018
À Ingénieurs du Monde on dit souvent que le but principal de notre association est de sensibiliser la communauté aux problèmes liés au développement. Vu que ces problèmes sont globaux, de grande envergure, ce qui devrait nous soucier le plus est souvent quelque chose qui se passe loin de nous, des fois à l’autre bout du monde. On n’agit pas, car les enjeux ne sont pas toujours tangibles. De ce fait, la sensibilisation, afin qu’elle ait un vrai impact, devrait passer par une visualisation des problèmes qu’elle vise à résoudre.
On aimerait croire que notre génération est une génération impliquée, une génération qui est prête à agir face aux difficultés de notre temps, des difficultés qui sont d’ailleurs de plus en plus pressantes. Il est rassurant d’observer que le documentaire de sensibilisation, un genre qui a été perfectionné ces dernières années, se réjouit d’une popularité toujours croissante. Et c’est précisément ce genre qui s’approche le plus de cette visualisation, tant nécessaire pour nous faire comprendre l’ampleur des méfaits de notre société.
Le 12 novembre, lors du premier événement externe qu’IdM a organisé ce semestre, on a eu l’occasion de regarder une vraie perle de ce genre : le film The True Cost du réalisateur Andrew Morgan. Il combine à la fois une narration explicative et systématique et des images choquantes, des fois même dégoûtantes. À la fin d’une telle projection, on se sent perturbé, on éprouve une certaine honte face à notre contribution aux problèmes en question.
Or notre contribution est incontestable. Les pays occidentaux confient la quasi-totalité de la chaîne de production de produits textiles à des pays en voie de développement. Une partie du film se concentre sur le cas du Bangladesh, où les conditions de travail épouvantables ont conduit à plusieurs incidents graves, notamment l’effondrement du Rana Plaza en 2013. The True Cost met en évidence les diverses raisons de cet incident répugnant dont il paraît que les conséquences pour l’industrie ne sont rien de plus qu’une faible augmentation du coût de production.
Exemple crucial à l’argumentation du film, le Rana Plaza n’est pourtant qu’un symbole des répercussions de l’industrie textile, et notamment du phénomène « fast fashion ». De la pollution générée par la chaîne de production (au niveau local ainsi que global) aux nombreuses maladies que les processus chimiques ont provoqué, les conséquences de la surconsommation s’étendent au-delà de ce qu’on pourrait imaginer.
La projection du film a été complétée par la présentation de Jamil Mokhtar, membre du mouvement Fashion Revolution, qui vise à sensibiliser face à cette problématique. Par son discours, il a réussi à nous donner un peu d’espoir, sachant que consommer de manière responsable est toujours possible. Les impacts de l’industrie textile ne disparaîtront pas du jour au lendemain, mais chacun peut faire un pas dans la bonne direction.
Cet événement d’Ingénieurs du Monde a mis l’accent sur l’importance de regarder les étiquettes avant d’acheter des vêtements et de considérer ce qui se cache derrière un prix trop bas. Si vous n’avez pas pu être présents, regardez le film The True Cost et découvrez comment réduire votre impact en consommant de manière responsable :
https://www.youtube.com/watch?v=OaGp5_Sfbss
@fash_rev
@fashionrevolutionswitzerland
@anewyorkaffair
#whomademyclothes
Todor Manev
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